samedi 26 février 2011

Rossignol



Je suis bien.
Je ne sais pas quelle heure il est, ni où je suis. Je ne sais pas grand chose mais je suis bien. Je m'éveille doucement sur la lune, ou sous la mer. Il fait jour et nuit, froid et chaud. Mon corps est plus lourd que d'habitude, engourdi et désorienté. Tout semble un peu flou. Je ne ressens ni douleur ni inconfort, plutôt un halo de douceur rayonnant autour de mon ventre au rythme des battements de mon cœur. Mes membres flottent partout autour de moi. Je suis bien.
Je distingue un son. Une voix. Une voix de femme. Je ne comprends pas les mots qu'elle prononce mais elle est très douce, elle a l'air de vouloir me rassurer. Ça m'inquiète. 

Je tente d'ouvrir les yeux, ils ne répondent pas. La voix de femme me répète les mêmes mots rassurants. Je remarque au loin d'autres voix beaucoup moins rassurantes. Des cris. Je ne comprends pas non plus ce qu'ils disent. Je tente encore d'ouvrir les yeux, mais la luminosité aveuglante m'en empêche. J'entends un tapotement lointain. Le son se rapproche. On dirait un hélicoptère. La voix de femme change de mots. Il y a une autre voix, un homme. Moins doux, il a l'air pressé et sa présence ne me rassure pas du tout. Il me semble que petit à petit, mon bien-être se change en malaise. Au prix de grands efforts, j'arrive enfin à ouvrir un œil. Je ne vois que du ciel et un objet rouge, tout près de mon visage. Je connais cette chose de plastique rouge. Au loin une femme crie "Oh mon dieu !". Je commence à avoir froid partout. Mon malaise devient angoisse. Je tente en plissant l'œil de lire une inscription blanche sur l'objet rouge. Rossignol. Rossignol, c'est ma chaussure de ski. Que fait elle à cet endroit. Mon pied. C'est impossible. Je me crispe. Je.




Ce texte a été écrit à la demande de Jérôme Rebotier en vue d'un futur projet... à suivre.

1 commentaire:

  1. Avec ROSSIGNOL : je dégringole !
    J'sais pas moi, à vol d'oiseau je dirais... de 400 m.
    Drôle d'oiseau ce Rossignol !
    An'HONYME

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